​​Roger Chomeaux, dit Chomo (1907-1999), était un artiste marginal, à la fois peintre, sculpteur, musicien, poète et cinéaste, qui a vécu en ermite dans la forêt de Fontainebleau pendant 40 ans, sur un terrain acheté par son épouse pendant la guerre.

A sa mort, il a laissé à ses deux enfants, outre une partie de ses oeuvres, une série de bâtiments d’architecture spontanée en plâtre, grillages, bouteilles et bois mort, qui servaient à abriter sa production. Lui-même vivait dans une petite maison en préfabriqué sans chauffage ni sanitaires. C’est l’ensemble de ces constructions qu’il appelait son « Village d’Art Préludien », centre d’« art total » où, tous les week-ends, il recevait les visiteurs, leur enseignant sa conception de l’art et sa vision, très critique, de la société contemporaine.   L’univers de Chomo a fait l’objet de nombreux reportages au cours des années 1970 et 1980, et il est devenu légendaire, au niveau international, parmi les amateurs d’art outsider (art brut) et d’environnements singuliers.

Aujourd’hui, presque vingt ans après sa mort, les œuvres de Chomo ne figurent dans aucun musée et elles sont entreposées dans un hangar. Jusqu'à la création de l'association des Amis de Chomo, son domaine « Préludien » de la forêt était resté à l’abandon, sans personne sur place pour en assurer la maintenance. Quant à sa pensée et à son enseignement, ils ne survivaient que dans un livre publié en 1978 (Chomo – un pavé dans la vase intellectuelle, propos recueillis par Laurent Danchin, Editions Simoën, Paris). 

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